A l’aube des mots

Soir d’automne

Le mont Blanc

Parfois j’aimerais être là comme le Mont Blanc. Assis sur ma base, majestueux, blanc, imperturbable. Exposé aux vents et aux tempêtes, réceptif au soleil et à la pluie. Imperturbable, un point fixe à l’horizon. Ouvert quand même, il n’est pas au-devant de la scène mais dans un bord, attentif à ce qui se passe, prêt à montrer sa force et sa présence ou puissance.

Les autres montagnes l’entourent avec déférence. Ils savent que le Mont Blanc est le plus haut. Ils n’ont pas besoin de le montrer, c’est clair.

Eiger, Mönch, Jungfrau

Quant aux trois bernoises, qui sont plus à l’est, c’est différent. Elles sont là et belles aussi. Mais elles sont trois. Et comme elles sont trois, elles sont toujours en interaction les unes avec les autres comme dans un dialogue sans fin

Il y a la jeune fille, la vierge, le moine et celui qu’on appelle Eiger, un mot dont on ne sait pas bien le véritable sens. C’est aussi le plus dur à monter, surtout si on cherche à le faire par sa face nord.

La vierge est large et généreuse, accueillante et ouverte, le moine très discret mais il veille au grain. Quant à l’Eiger, il garde son secret et sa force.

Depuis qu’il y a un petit train qui monte jusqu’au joug de la jeune fille, le mystère s’est un peu envolé. Il attire avant tout des jeunes aux yeux bridés, qui font leur selfie à haute altitude.

Mais pour les montagnards, la victoire reste au bout de l’effort.

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