A l’aube des mots

  • Ecoutez les oiseaux du ciel

    Quand je me sens impuissant face au climat et à son réchauffement, je me tourne vers mes amis les oiseaux. Ils sentent aussi que « leur maison » se réchauffe. Ils ne parlent pas de réchauffement climatique, mais ils sont sûrement conscients que quelque chose se passe qui pourrait les menacer.

    Et malgré cela ils chantent encore. Malgré cela ils sifflent, ils s’amusent, ils s’égaient, ils vivent, ils procréent, ils chantent et ils dansent. Ceci tout en étant conscients des menaces et des dangers, ils chantent.

    Pour moi ils sont un exemple. Et ils m’incitent à chanter encore, à me réjouir encore, de la vie et des rencontres et des fleurs et des êtres sous le soleil.

    Ils m’invitent à garder la joie et le chant, même si tout semble aller mal et de chanter toujours, de rire, de danser, de dire notre joie d’êtres vivants.

    Ce n’est pas un alibi, ce n’est pas une manière de mettre la tête sous le sable et de ne rien voir. Mais c’est le cri de la vie et de la vérité, de la survie et de la résilience. Il se réjouit de ce que nous sommes toujours là.

    La vérité toute menaçante soit-elle, ne doit pas nous empêcher de dire et de chanter la conscience qu’elle triomphera de la menace et de la mort.

  • Récré atomique

    Il lui a cassé son jouet et maintenant il lui demande de se calmer et de faire la paix avec son frère. Il lui a cassé son jouet qui faisait comme ça peur à son frère et il demande aussi au frère de calmer le jeu.

    Et lui, il proclame tout haut qu’il a réussi à les réconcilier et il s’en félicite. Il reste l’intouchable et le garant que les deux restent tranquilles.

    Le frère, celui qui n’avait pas le jouet a fait tout ce qu’il pouvait pour qu’il vienne punir l’autre, qu’il lui casse le jouet et le calme.

    D’ailleurs lui, le frère sans jouet, il a l’habitude de détruire ce que les autres ont, il a essayé de casser le jouet, mais il n’avait pas assez de force pour cela. Généralement c’est lui qui casse les autres, qui va jusqu’à anéantir les autres, les frères et les demi-frères et tous ceux qu’il estime autres que lui.

    Alors il détruit, et il détruit et lorsque l’un ou l’autre veut se retourner contre lui il en appelle à celui qui a cassé le jouet de son frère pour qu’il le défende.

    Et tous ceux qui trouvent son attitude mauvaise, dangereuse ou odieuse, tous ceux qui osent protester contre lui, il les accuse de discrimination et de haine gratuite.

    Cela ne l’empêche pas de continuer de détruire les autres, surtout ceux qui sont très faibles et qui n’ont plus rien. Il sait bien que personne ne se souciera d’eux.

  • « Si tu es pressé, fais un détour. »

    (Proverbe japonais)

    Fais un détour et regarde le ciel et les arbres, les fleurs et au loin l’horizon, réjouis-toi de la fraîcheur de l’air et du chant des oiseaux.

    Ne t’accroche pas à des objectifs et des devoirs, mais prends du recul, regarde la vie dans toute sa richesse.

    Ainsi tu auras gagné du temps et élargi ton horizon.

  • IN ATTESA

    Voici notre veilleur, ou notre veilleuse, création du sculpteur Ivo Soldini. Nuit et jour, par tous les temps, il est là, dressé devant nous, face au lac et aux montagnes.

    Il me relie à la terre, me rappelle l’importance d’être enraciné, il me conduit vers le haut, dans le domaine du sublime et du spirituel.

    Il se dégage une force d’elle, malgré les plis et les cicatrices de sa chair, car elle est dressée, alerte et consciente de son droit d’exister.

  • La divinité des animaux

    Les animaux n’ont pas connu la chute. Ils n’ont pas été placés devant l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ou, s’ils ont été placés devant, ils n’ont pas consommé son fruit. C’est peut-être pour cette raison qu’ils ont une autre manière d’aborder le divin. Non pas avec les tourments que nous connaissons, les peurs et les besoins de se racheter. Ils vivent dans la simplicité des « enfants de Dieu », sans arrière-pensées, sans calculs. Ils peuvent être devant lui ou elle dans la joie, juste pour exprimer leur joie de vivre, laisser éclater leur louange et leur chant.

    Je ne crois pas que les animaux s’adressent à un Dieu ou à une divinité parce qu’ils ont peur ou qu’ils cherchent d’être protégés ou pour avoir de bons terrains de chasse. J’ai l’impression que leur lien avec Dieu est simplement un être là, dans la reconnaissance et la confiance. Ils ne demandent rien, ils ne font pas de sacrifices, rares sont ceux qui font des sépultures. Ils sont là, libres dans la nature et dans leur vie. Cette liberté caractérise à mon avis leur croyance en Dieu. Ils sont là, en lien avec le monde et la nature, en lien avec le principe de vie, et ainsi avec Dieu, et c’est bien ainsi. Quelle leçon pour nous et pour nos calculs parfois justes mesquins et petits devant Dieu pour être aimé, protégé, heureux, sauvés etc.

  • Le chant du merle

    Installé sur la plus haute branche, le merle chante sa sérénade. Un chant ouvert, rayonnant qui parcourt l’air avec joie et force.

    Au loin parfois une réponse ou comme un murmure de sa bien-aimée. A moins que la bien-aimée soit sur la haute branche et son amant dans les feuilles.

    Un cri de joie, un cri de victoire une sonorité qui surpasse tout.

    Si seulement je pouvais chanter aussi de toute mes forces, chanter sans me retenir, sans me freiner. Pour ma bien-aimée, mais aussi pour le monde qui m’entoure. Chanter sans frein, chanter au loin, une jubilation de reconnaissance.

    Je ne sais pas si le merle croit en Dieu. S’il y un Dieu des merles, ou si simplement il se sent en lien avec une force divine. Mais le chant qu’il fait me paraît une véritable louange à la création et à son créateur.

    On peut se demander si les animaux ont un Dieu, un Dieu vers lequel ils cherchent le secours, un Dieu à qui ils disent leur reconnaissance un Dieu à qui ils demandent conseil.

    Je pense merles, mais je pense aussi aux aigles dans le ciel, et aux cerfs, aux lions et pourquoi pas aux insectes et aux papillons, fourmis abeilles et vers de terre.

    Ont-ils un Dieu. Est-il à leurs images. Ou ont-ils la sagesse de le voir tout autre, libre et libérateur, référence et marque attentif à eu et suffisamment autre pour être aussi le Dieu des autres espèces.

    Et notre Dieu, acceptons-nous qu’il soit le même pour les autres animaux et les autres créatures. Alors que nous avons déjà de la peine à penser que notre Dieu est le même que celui des musulmans.

  • D’une main à l’autre

    Il paraît que si durant un certain temps on se brosse les dents avec l’autre main que celle dont on a l’habitude, cela stimule le cerveau et lui donne une nouvelle vigueur. C’est du moins ce que prétend le Docteur Frédéric Saldmann. Alors j’ai essayé. Au début ce n’était pas si simple d’aller dans les différents recoins de ma bouche par la gauche pour moi qui l’autre côté. C’était assez étrange pour moi, mais j’ai persévéré. J’ai retrouvé différemment ces gestes quotidiens tout simples.

    Je ne sais pas si mon cerveau a été stimulé par cela. Mais ma curiosité oui. Parce qu’en changeant de main, et en approchant par là mon corps par la gauche, j’ai découvert de nouvelles sensations. Cette action quotidienne n’est plus automatique et machinale et je suis plus conscient de ce que je fais.

    En prolongeant cette réflexion, j’ai pensé à tout ce que je fais de manière automatique et routinière, sans imaginer que je pourrais le faire autrement. Et pourtant en passant d’une main à l’autre ou en changeant de trottoir, je peux découvrir des possibilités nouvelles et insoupçonnées.

    Ceci est aussi valables dans les relations humaines et dans ma relation avec Dieu. Car si parfois j’ai le sentiment d’une certaine sclérose dans mon rapport avec Dieu ou avec les personnes que je rencontre, c’est parce que je n’imagine pas que je pourrais les aborder à partir d’un angle différent, « avec l’autre main » et un regard neuf.

    La vie nous est offerte avec des possibilité variées et parfois étonnantes. Alors pourquoi rester figé sur « ce que nous avons toujours fait comme ça ». Dieu nous ouvre l’horizon au-delà de ce que nous pourrions soupçonner. Pour notre bonheur et la joie de nos proches.

  • Préférences

    Préférez-vous le chien ou le chat, le corbeau ou le renard, le loup ou l’agneau, le tigre ou la gazelle, l’abeille ou le papillon, la fourmi ou le moustique ? Préférez-vous les chinois ou les latinos, les afghans ou les français, les commerçants ou les enseignants, les banquiers ou les femmes de ménage, les réfugiés ou les suisses de l’étranger ?

    Faut-il vraiment choisir ? Entre les riches et les pauvres, les étrangers et les suisses, les fonctionnaires et les paysans. Faut-il choisir entre les carnivores et les herbivores, les animaux et les humains, les baleines et les méduses, les rouges et les bleus ?

    L’idée de considérer l’homme comme supérieur par rapport aux autres êtres vivants pourrait nous inciter de traiter les autres animaux (eh oui, nous sommes aussi des animaux !) comme des objets que nous pourrions dominer et gérer à notre guise. Ceci aurait des conséquences fatales sur la diversité des espèces et à la longue sur la survie de la vie sur terre.

    Si nous nous sentons supérieurs aux animaux, rien ne nous empêche, à nous blancs d’Europe, fiers de notre culture, de nous sentir supérieurs aux personnes venues d’ailleurs et à justifier ainsi nos privilèges et notre richesse.

    Dieu aime toute sa création d’un même amour, les animaux et les humains, toutes espèces confondues. Nous sommes ses fils et ses filles pour lesquels Jésus est venu sur terre. Nous n’avons pas à choisir les uns plutôt que les autres, nous n’avons pas à classer et surtout pas à déclasser.

    Nous pouvons nous réjouir de la richesse de la création et chercher à vivre ensemble, y compris avec les animaux, y compris avec les personnes qui sont si différentes de nous. C’est un défi pour aujourd’hui, et c’est une chance pour la vie et pour l’avenir.

    Jaune. Un jaune lumineux, brillant, clair. Sur les collines et dans les plaines. Des champs jaunes lumineux répartis entre les champs d’herbe et de blé.

    Des carrés, des rectangles, des formes diverses, ce qui apparaît, c’est l’intensité du jeune lumineux réparti dans la nature. Des formes diverses qu’on pourrait peut-être assembler comme un puzzle.

    En ce printemps, les champs de colza luisent comme des psaumes de joie et de vérité. Quelle beauté, quelle grâce, quelle gloire divine se reflète parmi nous.

    Du colza, dont on fait de l’huile comestible délicieuse. On en fait aussi des carburants pour les véhicules, mais là c’est une autre histoire.

    Du jaune aussi. Un jaune pur, brillant. Le jaune de la convoitise et de la richesse. Jaune-or, qui resplendit dans les attributs des riches et des puissants. Le jaune des affaires et de l puissance. De la banque nationale et des profits éhontés. Un jaune qui asservit aussi celui qui va au fond de la mine ou celle qui se donne pour lui.

    L’or, à l’apparence pur, mais symbole aussi de l’injustice et de la domination des puissants sur les faibles.

    Quel contraste entre le jaune des champs de cola offerts à nos yeux comme l’expression de la gloire et le jaune de l’or, réservé aux nantis et utilisé pour dominer le monde.

    Il ne s’agit pas de choisir entre les deux jaunes, mais de rester conscients des aboutissements où nous mènent ces jaunes. Vers une ouverture à des huiles précieuses pour tous. Ou dans les réserves du pouvoir et de l’avoir.

  • à l’aube des mots…

    à l’aube des mots…
    des pensées, des réflexions, des méditations,
    je lance ces idées, elles sont à partager, à commenter, à prolonger.